Imaginales 2012 d’Epinal :
des mondes imaginaires appréciés aussi par la jeunesse (2e
partie)
Jeunes ou adultes : même combat
Il y aurait encore les
auteurs qui écrivent aujourd’hui à la fois pour la jeunesse et pour les
adultes.
C’est une grande
chance de pouvoir approcher cette année le grand écrivain allemand Kai Meyer,
auteur d’une cinquantaine de romans historiques et de fantasy. Dans le rayon
jeunesse, nous connaissions bien Histoire
de Merle et La Formule de verre (Hachette).
Il remporte cette année le « Prix Jeunesse » pour La Soie et l’Epée, un volume de la
trilogie Peuple des nuées (L’Atalante).
Christophe Lambert
se partage aussi maintenant les faveurs des deux lectorats. Après des récits
édités par Bayard, il a publié La Reine
de la vengeance (« Royaumes perdus », Mango, 2010). Plus récemment,
on lui doit La Fille de mes rêves (« Soon », 2011
Le Spinalien
d’adoption Johan Heliot travaille énormément et publie beaucoup sans sacrifier la qualité, pour le plus
grand bonheur de ses lecteurs de tout âge. Outre les récits de la collection
« Autres mondes », Les Fils de
l’air (« Ukronie »), Terre
des tempêtes et Steppe rouge (après La Légion écarlate dans la collection
« Royaumes perdus »), retenons au moins La Guerre des mondes n’aura pas lieu ! (Mango, 2010), Nada Solstice (2010), Flibustière (L’Atalante Jeunesse), Le Tempestaire et Les Flibustiers du vent (Baam).
Avant le thriller
fantastique pour adultes Narcogénèse
(2011), Anne Fakhouri avait obtenu le « Grand Prix Imaginales 2010 »
pour le diptyque La Clairvoyance et La Brume du jour (Atalante Jeunesse).
Didier Daeninckx
est davantage connu dans le monde du polar que dans celui des littératures de
l’imaginaire. Peu importe les étiquettes. Ce qui compte, c’est qu’il s’agit
d’un auteur viscéralement opposé à tout racisme comme le montre aussi bien, Cannibale, Le Chat de Tigali que Meurtres pour mémoires, un ouvrage
devenu un « Classicocollège », chez Belin-Gallimard. Cet ouvrage a
permis a beaucoup de s’interroger sur le meurtre des Algériens sans armes,
jetés dans la Seine par les policiers de Papon, le 17 octobre 1961.
Priorité à la jeunesse
Et puis, il y a
ceux et celles qui se consacrent entièrement à la littérature jeunesse dans des
genres très divers. Tous, jeunes et moins jeunes, renouvellent les genres de
l’imaginaire.
Charlotte Bousquet avait
été nommée en 2010 pour La Marque
de la bête (revisitant Peau d’Âne,
coll. « Royaumes perdus », chez Mango) dans la sélection du Prix
jeunesse. Cette année 2012, elle remporte le Prix des collégiens pour La Nuit Tatouée. La Peau des rêves.
Elle a aussi fait
paraître plusieurs thrillers dans la collection « Courants noirs »
(Gulf Stream) comme Noire lagune
et Venenum mais aussi Précieuses pas ridicules (Gulf Stream,
2012). Son époux est l’illustrateur Fabien Fernandez qui a participé à la
fresque collective du festival. On lui doit, entre autres illustratations, les images de Laponie Voyage polaire (2011), Croquemitaines (texte de Charlotte Bousquet) et Contes du monde...
Parmi les
illustrateurs, il me plaît de citer le sympathique Joël Cimarron, né à Paris et
qui a grandi en Martinique. Après la bande dessinée Le Couteau-Chien (Gallimard), il publie plusieurs albums à la
Luciole masquée, comme La Belle et Ganesh
ou Blanche Neige et les Korrigans...
Après cinq récits remarqués et publiés dans la collection de S-F
« Autres mondes », Nathalie Le Gendre diversifie encore ses
thèmes (Brune et Jules, Oskar
Jeunesse) et publie des récits comme Imago
et Vivre (coll. Soon) ou Libre (Coll. Mini-Syros).
Erik L’Homme,
auteur au succès croisant et mérité, a d’abord
exploré les quatre faces de l’imaginaire : la fantasy avec Le Livre des étoiles, la science-fiction
dans Le Maître des brisants, le
thriller fantastique pour la trilogie Phaenomen,
le conte (Contes d’un royaume perdu).
Toujours chez Gallimard Jeunesse, il a raconté une aventure extrême personnelle
avec Des pas dans la neige. Depuis,
il a entrepris une série d’ouvrages à quatre mains publiés conjointement chez
Rageot et Gallimard. Il s’agit de la série fantastique A comme Association,
bientôt forte de huit volumes et qui permet la survie posthume du regretté
Pierre Bottéro.
Parmi
les jeunes plumes, retenons Carina Rozenfeld. Prix Imaginales des collégiens en
en 2009 pour La Quête des Livres-Mondes, après
Les Clefs de Babel, Coll.
« Soon » et A la poursuite
des Humutes, Coll. « Mini-Syros ». elle a proposé Les Cracheurs de lumière (L’Atalante
Jeunesse).
Jeune plume déjà experte, Manon Fargetton s'était fait remarquer en 2006 par Aussi libres qu'un rêve ("Autres mondes"). Elle s'adresse plutôt aux jeunes adultes cette fois dans June. Le Souffle publié chez Mango.
Jeune plume déjà experte, Manon Fargetton s'était fait remarquer en 2006 par Aussi libres qu'un rêve ("Autres mondes"). Elle s'adresse plutôt aux jeunes adultes cette fois dans June. Le Souffle publié chez Mango.
C'est avec grand plaisir qu'on retrouve le toujours souriant Alain
Grousset, ardent défenseur des littératures de l’imaginaire, tant à travers ses
romans que dans ses anthologies consacrées au fantastique ou à la
science-fiction, comme Dix façons
d’assassiner la planète. Il est en compagnie cette fois de Danielle Martinigol
dont on n'est pas près d’oublier la belle Trilogie
des Abîmes. Tous deux, après avoir écrit ensemble plusieurs séries dont celle de Kerri et Mégane, ont écrit en commun Sens interdit (« Ukronie », Flammarion).
Xavier Mauméjean
cumule les fonctions de romancier et de directeur de collection. Après avoir
coécrit les 4 tomes de la série Le Bouclier
du temps (Fleurus) avec Johan Heliot, il a publié La Guerre Spéciale (Mango) et La
Reine de lumière (« Ukronie », 2009). Il a dirigé depuis quelques
années la nouvelle collection « Royaumes perdus » où il accueille
aussi bien les plumes confirmées, celles de Johan Heliot et Fabien Clavel que
celles des jeunes auteurs comme Jonas Lenn et Jérôme Noirez. Pour la jeunesse, il écrit en 2011, L’Ami de toujours (« Tribal »,
Flammarion).
Les premières fois
C’est
la première fois que Pierre Grimbert vient aux Imaginales. Il est l’auteur de nombreux récits lisibles par la
jeunesse. On se souvient que, chez Degliame, il avait développé
Les Aventuriers de l’irréel dans 4 tomes autour du thème des
jeux vidéo. Chez Bayard jeunesse, il y eut La
Haute Quête
de Dragonia et des récits de
fantasy indépendants, de grande qualité, tels La Malédiction du
coquillage, La
Reine des amazones, Le Baiser de la subure (2001), Le
Guetteur de dragons et Le Trophée des
sorciers (2002).
Avec Audrey Françaix, il avait fondé en
2004 les éditions Octobre, spécialisées dans la littérature de fantasy.
Aujourd’hui, Pierre Grimbert publie des livres davantage destinés aux adultes,
comme les séries Les Enfants de Ji, Les
Gardiens de Ji ou Le Prophétionnel.
C’est
aussi 1ère fois que Jean-Luc Marcastel vient aux Imaginales,
l’occasion de découvrir un auteur brillant et convaincu. Parmi son œuvre déjà
importante, retenons le cycle Louis
Galoup dont le 1er tome s »intitule Le Village au bout du monde et La
Geste d’Alban, un livre nommé pour le « Prix Jeunesse » 2012. Autre ouvrage remarqué et nommé pour le Prix des collégiens : Le Dernier hiver ("Black Moon"), "Un cri d'amour qui repousse les ténèbres". Il ne faut pas être grand clerc pour deviner, chez Jean-Luc Marcastel, un écrivain plein d'avenir.
Lilian Bathelot fait aussi partie des nouveaux venus à Epinal. On se souvient de C’est l’Inuit qui gardera le Souvenir du
Blanc, roman de SF paru aux défuntes
éditions Le Navire en pleine ville, en 2006. Dans la collection « Courants
noirs » (Gulf Stream), il publie L’Etoile
noire (2010) et Kabylie Twist
(2012), un roman fort et sans concession sur la guerre d’Algérie.
Je
rappelle qu’il s’agit d’une vision bien subjective des Imaginales. J’espère néanmoins qu’elle ne paraîtra pas trop
partiale.
Il faut, bien entendu, rendre hommage à Stéphanie Nicot, Directrice artistique du Festival et à Bernard Visse, Directeur du Festival, principaux artisans de cette magnifique manifestation.
J’assume en tout cas mes choix et les Imaginales sont tellement riches que l’on verra paraître sur la toile toutes sortes de comptes-rendus très différents, évoquant aussi illustrateurs, jeux de rôle, musique, fanzines et revues, cinéma, etc.
Il faut, bien entendu, rendre hommage à Stéphanie Nicot, Directrice artistique du Festival et à Bernard Visse, Directeur du Festival, principaux artisans de cette magnifique manifestation.
J’assume en tout cas mes choix et les Imaginales sont tellement riches que l’on verra paraître sur la toile toutes sortes de comptes-rendus très différents, évoquant aussi illustrateurs, jeux de rôle, musique, fanzines et revues, cinéma, etc.
Si une information
est involontairement inexacte, merci de me le signaler. Il est facile de
corriger rapidement un blog.
P.S. :
J’achève ce petit travail au moment où me parvient l’annonce de la mort de Ray
Bradbury qui fut pour beaucoup l’initiateur à la science-fiction grâce aux Chroniques Martiennes et à Fahrenheit 451.
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