jeudi 5 mars 2015

Gedalge et les collections "Comète", "Grand Pavois" et "Juvénilia" (4)

Gedalge, éditeur de livres pour la jeunesse (4)

IV "La Comète" remplace "Les Loisirs de la jeunesse"
Dernières collections : "Grand Pavois" et : "Juvenilia"

Sans faire vraiment preuve d’innovation et d’imagination, les éditions Gedalge créent la collection : "La Comète", reliée, illustrée  et cousue, qui coexiste quelques années avec "Les Loisirs de la jeunesse", laquelle collection était remarquable pour ses frontispices et ses hors-texte en couleur et dont elle réédite la plupart des titres.


Les volumes de « La Comète » de format 18 cm. sur 13 présentent des couvertures ornées de taches de couleurs, tantôt froides, tantôt chaudes, à gauche d’une illustration d’une taille évidemment réduite, en noir et blanc ou monochrome.    
Malheureusement, les dates d’éditions sont rares et sont souvent remplacées en début de volume par le copyright datant généralement de la publication dans la collection « Les Loisirs de la jeunesse ».
Chaque livre ne bénéficie pas du même type d’illustration. Par exemple, Peau-de-Pêche de Gabriel Maurière, une fois de plus réédité en 1960, est pauvrement illustré d’images sombres en noir et blanc, avec quelques touches de vert, d’Anne Castille. De même Les Voyageurs de l’Espérance de Georges Duhamel est réédité en 1960 avec des illustrations en noir et blanc de Maurice Raffray.  Les Voyageurs de « L’Espérance » de Georges Duhamel, sous-titré Récit de l’âge atomique,  une anticipation plutôt noire méritait mieux.
L’éditeur a tenté un équilibre entre les auteurs classiques et modernes. On réédite sans surprises les Contes d’Hans Christian Andersen, Colomba de Prosper Mérimée, La Tulipe noire de Dumas, Le Prince et le Pauvre de Mark Twain, Ivanhoé de Walter Scott, en 1960 (illustré parfois en double page de dessins monochromes orange de Lebègue), La Perle noire de Henri de Monfreid…  


Parmi la tétralogie des « âges farouches » de J.-H. Rosny, on a choisit de rééditer seulement Erymah et La Guerre du feu. Mais on réédite sous eux couvertures différentes Ambor le loup ((l’histoire de ce chef gaulois qui combat avec Vercingétorix contre l’invasion romaine) en 1958. Les récits biographiques de personnages réels ou mythiques sont encor là puisque Madeleine Doumerc raconte Lulli (des cuisines royales à l’Opéra), de Dispan de Floran, on republie Robin des bois, Denise Adhémar conte encore l’histoire de Ha-Ouf, Fils de lions (sous-titré Conte pour Axelle) et l’on a eu la bonne idée de reprendre le frontispice et les magnifiques hors-texte en couleurs de André Hofer. On a fait de même pour l’auteur-illustrateur Henri Iselin qui se plaît à recenser Les Evasions historiques. L’amoureux de la mer qu’est resté Léonce Peillard méritait bien aussi que Premier voyage autour du monde : Magellan, conserve aussi frontispice et hors-texte. Le fait qu’on réédite Henri de Graffigny qui se penche sur Les Martyrs du pôle. (ceux du yacht « La Jeannette », pris dans les glaces au XIXe siècle) et, en 1957 . Henri de Monfreid, illustré par André Hofer, raconte La Perle noire (1957). Des traductions apparaissent plus tard : L’Émeraude de Ceylan (1958) vieux récit de l’Italien Emilio Salgari et Le Pistolet d’or à monture d’argent (1960) de Daniel Hawthorne, illustré par Mixi-Bérel (illustrateur encore peu connu qui signe parfois Mixi). 
Parmi les rares traductions d’ouvrages scandinaves, on retrouve Sylvia de Alvide Prydz et Annie en Norvège de Cecilie Lund.
Au sujet des nouveautés, citons Le Pistolet à monture d’argent de Daniel Hawthorne, Sahara, horizon sud de P. Leprohon. Quelques récits d’aventures ne parviennent pas à masquer une impression de désuétude et de décalage par rapport à cette fin des années 50. Voici Le Coffret d’ébène de Christian Fontugne et Claire Audrix, Mystère à Montségur de J Yves-Blanc     


Ce n’est pas la réédition des romans de Claude Esil  (Le Maître des diligences), de Thérèse Lenôtre (Le Roi de Rome), de Max Ferré (Alain Gerbault navigateur solitaire), de R.P. Groffe (Le Cabaret des bons enfants), de Jean Neuville (Légendes de la mer), de A. Le Corbeiller (Surcouf), de Noël Tani (Le Dernier des Caraïbes) qui peuvent supprimer l’impression de déjà vu.
Heureusement, il y a aussi Histoires improbables d’André Ferré, La Tour de Jaman de René Tramond et la réédition justifiée du récit de Jean Gaillard : Le Rallye fantastique.   
La maison Gedalge publie aussi des ouvrages documentaires dans la collection "Grand Pavois" en 1959-1960, avec des titres sur la conquête spatiale, le Tour de France, les Indiens ou le cinéma. 


A la même, époque, la collection « Juvenilia » publie quelques livres-disques avec la collaboration de Jacqueline Caurat, speakerine à la télévision et présentatrice d’émissions sur la philatélie.
La Librairie Gedalge qui entretient depuis trop longtemps les fonds de ses collections essoufflées, republiant sans cesse les mêmes titres avec trop peu de nouveautés, a beau tenter de faire croire à une modernisation de ses collections alors que naissent de nouvelles maisons d'édition ou de nouveaux départements pour la jeunesse, disparaît en 1975. La Librairie Gedalge n’est plus en phase avec son époque depuis au moins une décennie.


Deux ans plus tôt, l’ancien résistant Antonin Wast, son directeur depuis 1946 (mais il avait racheté des part de la Librairie bien plus tôt), décédé le 31 décembre 1973 dans un accident de bus, avait publié Le Guide du routard auparavant refusé par une soixantaine d’éditeurs. Cette publication vite interrompue n’est qu’un épiphénomène peu significatif.


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