mercredi 27 janvier 2010
Rimbaud et la Lettre de Gênes. Du dossier au livre
L’édition du livre Rimbaud Un « pierrot » dans « l’embêtement blanc » Lecture de la Lettre de Gênes de 1978 est une longue histoire. Il y eut d’abord un « dossier » publié dans le quotidien La Liberté de l’Est.
Le livre est à peu près totalement écrit et proposé aux éditeurs en 2004, date des 150 ans de la naissance de Rimbaud. 2004 est un mauvais choix, tant les publications sur le poète pullulent alors.
La première partie de l’essai (largement revue depuis), paraît sur le site ecrivosges.com.
L’essai est à nouveau en circulation. Un éditeur lorrain prend le manuscrit en 2007, ne fait rien pendant un an puis procède en 2009 à certains travaux éditoriaux. Or, fin juillet 2009, comme je manifeste une certaine impatience, il décide de ne pas le publier.
Je fabrique rapidement un prêt-à-clicher pour l’Harmattan que j’envoie personnellement, début août, à son directeur, M. Denis Pryen. Le 25 août, il manifeste par téléphone son intérêt et accepte l’édition de l’essai…
Après tout, il n’est pas si fréquent qu’un Vosgien s’attaque à un tel « sujet ». On peut seulement citer auparavant, Jean-Paul Germonville (Un certain Arthur R., voyou de Charleville, La Bartavelle, 1991) et Richard Rognet (La Jambe coupée d’Arthur Rimbaud, Editions Voix Richard Meier, 1997).
Le fait que Rimbaud traverse le Massif vosgien dans des conditions politiques (occupation allemande de l’Alsace) et atmosphériques particulières, donne au livre un intérêt particulier.
Il existe globalement deux façons de traiter Rimbaud. La 1ère que je trouve un peu désinvolte, consiste à écrire comme si personne ne l’avait fait auparavant. La seconde prend en charge les éléments de l’immense « rimbaldothèque » constituée depuis plus d’un siècle et les travaux, si inégaux soient-ils, par les nombreux devanciers.
C’est évidemment cette seconde méthode qui est utilisée ici, sans complaisance ni sévérité inutile mais en rendant compte des apports de ces devanciers, parfois prestigieux, parfois plus anonymes.
Peut-on publier un livre sur Rimbaud en s’appuyant sur un seul de ses textes ? C’est le pari engagé ici. C’est au lecteur de dire si le pari est tenu.
L’essai analyse en profondeur cette longue et précieuse Lettre de Gênes, maillon exceptionnel, entre le « défroqué de la poésie » et le commerçant d’Arabie et d’Afrique.
Le plus souvent à pied, Rimbaud traverse les Vosges, passe à Remiremont et au Col de Bussang dans une tempête de neige. Dans l’ascension du Gothard, pris dans « l’embêtement blanc » angoissant, tel « un pierrot dans un four », il laisse échapper un dernier cri poétique, un chant du cygne. Cette enquête minutieuse, sans concession, revisite toute l’histoire des livres sur Rimbaud et opère une lecture plurielle et approfondie de cette lettre.
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