Du début des années 40 ("Lisette" montre des camps de concentration polonais le 9 juin 1940, quelques jours avant l'invasion allemande), au coeur des années 50. On peut remarquer sur ces couvertures, les illustrateurs René Levesque (alias Le Rallic), Manon Iessel, Pellos, le grand Calvo, Maggie Salcedo, François Bel et Erik.
Au coeur des années 50, c'est l'époque ou les journaux pour filles sont les plus nombreux mais ils sont souvent les "pendants féminins" des journaux pour les garçons. Parmi les illustrateurs, retenons, Romain Simon (rare dans la presse), Loys Pétillot, Alain d'Orange, Yvan Marie, Julio Ribera et Roger Bussemey...
La Presse des filles de 1905 à nos jours. Introduction
L’approche de la presse des filles et fillettes n’est pas aussi aisée qu’elle peut paraître à première vue, même si l’on respecte son développement et son évolution au fil des décennies.
Surtout dans la 1ère grande partie de son existence dans les sept premières décennies du XXe siècle, elle a été très peu considérée et étudiée. Seule La Semaine de Suzette, en raison sans doute de la notoriété du personnage de Bécassine a donné lieu à plusieurs études qui n’échappent pas toujours d’ailleurs à « l’effet nostalgie », susceptible de charger de subjectivité ces approches.
Tout est une question de point de vue et il n’est pas commode de déterminer la perspective la plus pertinente.
Certains voudront surtout se focaliser sur la présence persistante des stéréotypes masculins et féminins et sur la participation consciente ou inconsciente de ces journaux et magazines dans la construction d’une identité de fille ou de garçon. Aujourd’hui, les études de Pierre Bruno et de Corinne Destal semblent surtout fondées sur cette focalisation.
Souvent, cette presse des jeunes n’a été étudiée qu’en fonction de son contenu en matière de bandes dessinées. C’est le cas le plus fréquent, tant l’histoire des illustrés a marqué au moins les six ou sept premières décennies du XXe siècle. C’est ce que font Bera , Denni, Mellot dans les édition successives du B.D.M. et les spécialistes de la bande dessinée, comme Patrick Gaumer et Henri Filippini.
Les scénaristes et dessinateurs de B.D., connus ou anonymes, réalisent-ils des bandes de même qualité pour les journaux masculins et pour les journaux féminins ? La question mérite d’être (enfin) posée.
Jusqu’ici, alors qu’il s’agit pourtant d’un constituant fort, quelle que soit l’époque, personne n’a envisagé l’importante prépublication de romans, (et l’on sait que les filles ont toujours été davantage attirées par les fictions que les garçons), ces récits servant de prépublication avant la parution en livres.En effet, des collections de romans, voire d’albums de bandes dessinées, ont accompagné ces publications ? Par exemple, "La Bibliothèque de Suzette" pour La Semaine de Suzette, (sans compter les albums de Bécassine et de Nane), la collection "Monique" pour Ames vaillantes, les collections "Printemps" (alimentée aussi par les journaux Guignol et Pierrot) et "Lisette" pour l’hebdomadaire homonyme, né en 1921. Fillette a donné lieu aux albums des séries de bande dessinée, Aggie, Lili, Oscar, Miki…
Nous avons essayé de croiser ces différents points de vue tout en essayant de mettre en évidence les fortes particularités de chaque publication, étant entendu que l’analyse sera toujours sujette à caution du simple fait que l’on ne peut consacrer qu’un temps limité à chaque journal et surtout, du fait que l’on connaît rarement toutes les périodes de la vie d’un journal, les choix nécessairement ponctuels n’étant pas une garantie de pertinence.
On peut distinguer grossièrement trois périodes.
La 1ère qui va de 1905 aux années 60 voit le développement d’une presse féminine juvénile catholique ou commerciale. C’est davantage l’époque, pour ce type de journaux, des romans à épisodes et des récits illustrés que celle de la bande dessinée, plus fréquente dans les publications masculines
La 2e période voit l’essor d’une presse mixte, plus spécialisée et respectant davantage l’échelle des âges, ce qu’on appelle « le chaînage ». Une période dominée par la presse dite « mixte » s’intercale donc entre la fin de la presse généraliste et spécifique développée, du début du siècle aux années 70 et sa renaissance.
D’ailleurs, on donne souvent à la cette fin de période des limites floues ou abusives. Certes, La Semaine de Suzette s’arrête en 1960, Line en 1963 (avant de fusionner avec Age tendre), Fillette (si l’on ne tient pas compte de Quinze ans), en 1964, comme Mireille (1953-1964). Mais Bernadette perd son titre fin 1963 pour devenir Nade et Lisette, jumelée avec Nade en 1964, font cause commune jusqu’en avril 1973, Lisette fusionnant alors avec Mademoiselle Caroline pour former Lisette et Caroline jusqu’en août 1974. Quant à l’hebdomadaire Ames vaillantes, s’il perd son titre en octobre 1963, il se prolonge, chez Fleurus, à travers J2 Magazine (1963-septembre 1974), puis Djin (1974-1981), jusqu’à la naissance de Triolo.
Puisque la majorité des journaux juvéniles féminins cessent de paraître au-delà de 1964, on peut néanmoins admettre le déclin de cette presse au cours de la décennie des années 60.
La 3e période qui démarre avec le retour d’une presse pour les filles débute en 1998 avec Julie, une publication du groupe toulousain de Milan Presse, toujours vivace en 2010.
Le journal pour filles ne met plus la bande dessinée à la Une. La publication féminine devient davantage un magazine mais le déclin est proche.
Quand Julie paraît en 1998, le groupe de presse novateur Milan engage une courageuse renaissance de la presse des filles.
Si peu d'ouvrages proposent des synthèses contemporaines sur les journaux pour jeunes, les essais qui s'attardent sur la presse des filles, pour en dresser un panorama satisfaisant, sont encore plus rares.
Sans doute est-ce pour cette raison que des bibliothécaires de Toulouse m'ont fait venir des Vosges pour parler retracer "un siècle d'histoire de la presse pour les filles". C'était pour moi, ce vendredi 10 novembre 2008, l'occasion de découvrir la magnifique ville rose, posée sur la Garonne, superbement chantée par Claude Nougaro.
C'est autour de l'exposition "C'EST EPATANT ! 80 ans de presse pour les jeunes" qu'avait été organisée cette conférence, effectuée à la Bibliothèque d'Etude et du patrimoine de Toulouse.
Voici quelques couvertures d'illustrés et de magazines, dans un ordre plus ou moins chronologique, pour donner une idée de la variété de cette presse, très présente jusqu'en 1960 environ. Il faudra attendre la naissance de Julie, chez Milan, en 1998, pour qu'apparaisse une nouvelle vague de journaux fort différents et adaptés à leur époque.
La Presse des filles de 1905 à nos jours. Introduction
L’approche de la presse des filles et fillettes n’est pas aussi aisée qu’elle peut paraître à première vue, même si l’on respecte son développement et son évolution au fil des décennies.
Surtout dans la 1ère grande partie de son existence dans les sept premières décennies du XXe siècle, elle a été très peu considérée et étudiée. Seule La Semaine de Suzette, en raison sans doute de la notoriété du personnage de Bécassine a donné lieu à plusieurs études qui n’échappent pas toujours d’ailleurs à « l’effet nostalgie », susceptible de charger de subjectivité ces approches.
Tout est une question de point de vue et il n’est pas commode de déterminer la perspective la plus pertinente.
Certains voudront surtout se focaliser sur la présence persistante des stéréotypes masculins et féminins et sur la participation consciente ou inconsciente de ces journaux et magazines dans la construction d’une identité de fille ou de garçon. Aujourd’hui, les études de Pierre Bruno et de Corinne Destal semblent surtout fondées sur cette focalisation.
Souvent, cette presse des jeunes n’a été étudiée qu’en fonction de son contenu en matière de bandes dessinées. C’est le cas le plus fréquent, tant l’histoire des illustrés a marqué au moins les six ou sept premières décennies du XXe siècle. C’est ce que font Bera , Denni, Mellot dans les édition successives du B.D.M. et les spécialistes de la bande dessinée, comme Patrick Gaumer et Henri Filippini.
Les scénaristes et dessinateurs de B.D., connus ou anonymes, réalisent-ils des bandes de même qualité pour les journaux masculins et pour les journaux féminins ? La question mérite d’être (enfin) posée.
Jusqu’ici, alors qu’il s’agit pourtant d’un constituant fort, quelle que soit l’époque, personne n’a envisagé l’importante prépublication de romans, (et l’on sait que les filles ont toujours été davantage attirées par les fictions que les garçons), ces récits servant de prépublication avant la parution en livres.En effet, des collections de romans, voire d’albums de bandes dessinées, ont accompagné ces publications ? Par exemple, "La Bibliothèque de Suzette" pour La Semaine de Suzette, (sans compter les albums de Bécassine et de Nane), la collection "Monique" pour Ames vaillantes, les collections "Printemps" (alimentée aussi par les journaux Guignol et Pierrot) et "Lisette" pour l’hebdomadaire homonyme, né en 1921. Fillette a donné lieu aux albums des séries de bande dessinée, Aggie, Lili, Oscar, Miki…
Nous avons essayé de croiser ces différents points de vue tout en essayant de mettre en évidence les fortes particularités de chaque publication, étant entendu que l’analyse sera toujours sujette à caution du simple fait que l’on ne peut consacrer qu’un temps limité à chaque journal et surtout, du fait que l’on connaît rarement toutes les périodes de la vie d’un journal, les choix nécessairement ponctuels n’étant pas une garantie de pertinence.
On peut distinguer grossièrement trois périodes.
La 1ère qui va de 1905 aux années 60 voit le développement d’une presse féminine juvénile catholique ou commerciale. C’est davantage l’époque, pour ce type de journaux, des romans à épisodes et des récits illustrés que celle de la bande dessinée, plus fréquente dans les publications masculines
La 2e période voit l’essor d’une presse mixte, plus spécialisée et respectant davantage l’échelle des âges, ce qu’on appelle « le chaînage ». Une période dominée par la presse dite « mixte » s’intercale donc entre la fin de la presse généraliste et spécifique développée, du début du siècle aux années 70 et sa renaissance.
D’ailleurs, on donne souvent à la cette fin de période des limites floues ou abusives. Certes, La Semaine de Suzette s’arrête en 1960, Line en 1963 (avant de fusionner avec Age tendre), Fillette (si l’on ne tient pas compte de Quinze ans), en 1964, comme Mireille (1953-1964). Mais Bernadette perd son titre fin 1963 pour devenir Nade et Lisette, jumelée avec Nade en 1964, font cause commune jusqu’en avril 1973, Lisette fusionnant alors avec Mademoiselle Caroline pour former Lisette et Caroline jusqu’en août 1974. Quant à l’hebdomadaire Ames vaillantes, s’il perd son titre en octobre 1963, il se prolonge, chez Fleurus, à travers J2 Magazine (1963-septembre 1974), puis Djin (1974-1981), jusqu’à la naissance de Triolo.
Puisque la majorité des journaux juvéniles féminins cessent de paraître au-delà de 1964, on peut néanmoins admettre le déclin de cette presse au cours de la décennie des années 60.
La 3e période qui démarre avec le retour d’une presse pour les filles débute en 1998 avec Julie, une publication du groupe toulousain de Milan Presse, toujours vivace en 2010.
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